La théorie de la dominance et de la soumission chez les chiens est largement répandue et a longtemps été utilisée pour expliquer le comportement canin et les relations entre chiens et humains. Cependant, de plus en plus de recherches et d'expériences scientifiques remettent en question cette idée et la considèrent comme un mythe.
La théorie de la dominance chez les chiens trouve ses origines dans des études sur le comportement des loups menées au milieu du 20e siècle. Les chercheurs ont observé des groupes de loups captifs et ont conclu que ces animaux vivaient en groupes hiérarchiques avec un individu dominant, l'alpha, qui contrôlait les autres membres du groupe. Cette idée a ensuite été transposée aux chiens, supposant qu'ils fonctionnaient de la même manière que leurs ancêtres sauvages.
Au fil des décennies, les recherches sur les loups et les chiens ont évolué, et la théorie de la dominance a été remise en question. Les études sur les loups en milieu naturel ont révélé que ces animaux vivaient en réalité en groupes familiaux, où les relations étaient basées sur la coopération et non sur la hiérarchie rigide observée chez les loups captifs. Les chercheurs ont également découvert que les chiens avaient développé des comportements et des relations spécifiques avec les humains au cours de leur domestication, qui ne pouvaient pas être expliqués simplement par la dominance.
Des études récentes sur le comportement canin ont montré que les chiens ne sont pas naturellement préoccupés par la dominance et n'organisent pas leur vie sociale autour de la hiérarchie. Au lieu de cela, les chiens interagissent les uns avec les autres et avec les humains de manière complexe et nuancée, en fonction de facteurs tels que l'environnement, l'âge, le sexe, la personnalité et l'expérience.
L'application de la théorie de la dominance à l'éducation des chiens a conduit à des méthodes d'éducation coercitives et punitives, visant à établir une position dominante sur le chien. Cependant, ces méthodes ont été critiquées pour leur impact négatif sur le bien-être des chiens et leur inefficacité à résoudre les problèmes de comportement.
Une étude de 2009 publiée dans le Journal of Applied Animal Welfare Science a d'ailleurs montré que les chiens éduqués avec des méthodes basées sur la dominance étaient plus susceptibles de présenter des comportements agressifs et des problèmes de comportement que ceux éduqués avec des méthodes positives et respectueuses du bien-être animal.
La théorie de la dominance chez les chiens est donc un mythe qui a longtemps influencé notre compréhension du comportement canin et les méthodes d'éducation.