« N’aie pas peur !! »
Cette recommandation, vous l’avez dite ou entendue fréquemment, pour vous, pour un enfant, pour un chien. Ce conseil qui se veut rassurant est rarement efficace car il est souvent prononcé avec un ton de voix peu apaisant.
Il est normal d’avoir peur. Il est préférable d’avoir peur d’une menace éventuelle et de prendre des précautions, plutôt que n’avoir peur de rien et se mettre en danger !
La peur est universelle
La peur est une émotion « négative » primitive que ressent un être vivant lors d’un danger immédiat.
Cette émotion est facilement contagieuse car les signaux de la peur sont communs et compris de tous.
« N’aie pas peur, le docteur est gentil ! ». Le chien perçoit le stress de son propriétaire, l’enfant reconnait l’inquiétude de son parent, et ils ont peur à leur tour. Ils ne savent pas forcément à quoi est due cette peur… mais ils auront plus facilement peur du vétérinaire ou du pédiatre !
Certaines peurs sont dites « ataviques » lorsqu’elles sont spontanées et transmises de génération en génération : peur du feu, des détonations, des orages, des serpents, etc.
« Mon chien a peur du balai, je suis sûre qu’il a été battu quand il était petit ! ». Cette affirmation n’est pas forcément juste. Chez le chien, la peur de l’inconnu ou celle des objets susceptibles de le frapper, comme un bâton dans une main, appartiennent à la même catégorie.
La peur est protectrice
La peur est une composante de l’instinct de survie. Sans vraiment savoir pourquoi, les individus produisent spontanément des comportements qui assurent leur sauvegarde physique. Ils vont fuir lorsque c’est possible, ou rester immobiles afin de ne pas s’approcher du danger, ou encore se défendre pour sauver leur peau.
Se figer, fuir ou combattre (en anglais « freeze, fly or fight »), ces modalités de réponse dépendent du contexte, de l’individu, de ses expériences antérieures positives ou négatives, des enseignements qu’il en a tiré et de son mode d’action habituel.
La peur participe à la sélection génétique
Sans peur, un individu intrépide ne vit pas assez longtemps pour se reproduire et il ne transmet pas ses gênes. La disparition de la peur conduit à des prises de risque inconsidérées, avec mise en danger de l’individu et de ceux qui l’entourent.
Dans le cas contraire, un animal trop peureux pour explorer ne peut pas se nourrir suffisamment et il dépérit très vite.
Les bonnes et les mauvaises peurs
Il est indispensable d’avoir peur pour vivre, à condition de connaître ses peurs, de pouvoir les affronter et d’en sortir indemne.
Il n’est pas normal de continuer d’avoir peur alors que la menace a disparu, ou encore d’avoir peur de situations banales.