Certaines peurs sont anormalement intenses par rapport à la menace réelle de la situation rencontrée par le chien. Elles font suite à un évènement qui a traumatisé le chien.
« Depuis qu’il a été hospitalisé, mon chien ne veut plus aller à la clinique vétérinaire. Il tremble dès que je tourne au coin de la rue, et il refuse d’entrer même si j’y vais juste pour acheter son vermifuge. »
La phobie post-traumatique expliquée par Claude Béata :
Le traumatisme qui laisse des traces
Des éléments bien déterminés – êtres vivants, objets ou situations particulières – ont été mémorisés par l’animal comme étant potentiellement dangereux, suite à une première rencontre qu’il a vécu comme une expérience négative. A cause de ce mauvais souvenir, il fait tout pour les éviter et ne peut donc pas apprendre que ces éléments ne sont finalement pas néfastes pour lui puisqu’il n’y est plus confronté directement.
Des causes multiples
Les phobies post-traumatiques peuvent apparaître à tout âge.
Un évènement traumatisant (ou vécu comme traumatisant par le chien) est à l’origine du processus : maltraitance réelle ou juste un soin douloureux ; accident de voiture ou seulement mal des transports ; coup de feu très proche ou pétards à distance…
Habituation ou sensibilisation
Chaque chien est confronté dans sa vie à de très nombreuses situations et rencontres inquiétantes pour lui. La répétition des stimuli (rencontres, contacts, etc.) peut produire deux types d'évolution de ses réponses comportementales liées à la peur :
- Soit sa réponse de crainte diminue progressivement en durée et en amplitude et il finit par ne plus réagir du tout. Ce processus s’appelle l'habituation.
- Soit au contraire, sa réponse de crainte augmente progressivement et a tendance à se fixer. Ce phénomène est nommé la sensibilisation.
L'habituation se met en place plus facilement si différents facteurs sont réunis :
- L’animal est jeune,
- Le stimulus inconnu est rencontré la première fois à faible intensité,
- Le chien peut librement se soustraire au contact du stimulus,
- Les contacts avec le stimulus sont régulièrement répétés.
Exemple : La plupart des chiots ont peur du bruit de l’aspirateur les premiers jours qui suivent leur adoption. Exposés régulièrement en les laissant libres de s’en éloigner, ils finissent par ne plus réagir.
La sensibilisation est fréquente si le nouveau stimulus est présenté tout de suite à une intensité très forte. Dès que le chien est soumis par la suite à une situation équivalente (surtout si cela arrive peu fréquemment), il a très peur alors qu’il n’est pas menacé. Il réagit violemment pour sauver sa peau alors qu’il n’est pas en danger.
Des facteurs de vulnérabilité
Certains chiens sont plus fragiles et sujets aux phobies. D’autres vivent des expériences traumatisantes et sont capables d’affronter sereinement une situation ultérieure qui s’avère être sans danger.
De nombreux facteurs de vulnérabilité entrent en compte : génétique, qualité de l’attachement du chien (à sa mère pour un chiot, à son propriétaire pour un chien adulte), comportements modèles des chiens et des humains qui vivent avec lui, capacités adaptatives individuelles.